Les jeux de cartes en ligne résistent face à la crise économique mondiale

La crise économique affecte tous les pays développés, le mot « récession » est prononcé, le concept de « croissance négative » développé. Les perspectives économiques qui s’annoncent semblent bien sombres. Qu’en est-il dans le monde des jeux et plus particulièrement dans celui du poker ? Une baisse générale de la fréquentation des casinos s’est confirmée dans l’hexagone au cours de l’année 2008. La crise économique dure. C’est la raison pour laquelle de nombreux foyers réduisent la part de leur budget consacrée aux loisirs.

La théorie : le jeu imperméable à la crise

News et actualités du monde du poker en ligne et du poker de tournoi C’est en effet une des thèses souvent défendues par les économistes et même reprises parfois par les grands sites de jeu en ligne. Celui-ci n’est pas touché par la crise car les gens continuent à jouer et à dépenser les mêmes sommes. Mais, pour l’instant cette belle théorie n’avait jamais fait face à une crise mondiale. La dernière remontait à 1997 et le poker en ligne n’existait pas encore. La visibilité et l’historique sur le sujet sont donc nuls.
L’exemple de Las Vegas est significatif
Dans la ville du jeu par excellence, rien ne va plus. Sur la Strip, plusieurs chantiers de construction d’hôtels géants et de casinos sont abandonnés. La ville misait sur une croissance économique sans fin.

Depuis l’an dernier, les casinos et les hôtels suppriment des postes. Plus de 20 000 emplois ont disparu en 2008. Le taux de chômage, traditionnellement l’un des plus bas au pays, est de 9.1%, soit deux points de plus que la moyenne nationale. « Nous avons reçu trois coups de poing en plein visage», explique Keith Schwer, directeur du département d’économie à l’Université du Nevada à Las Vegas (UNLV). «Le crédit des banques s’est vidé. Les reprises d’hypothèque ont frappé la ville. Et, l’an dernier, la hausse du prix du pétrole a affaibli l’industrie aérienne, qui amène les clients.» Las Vegas, dit M. Schwer, connaîtra une année morose. Certains grands hôtels et des casinos vont faire faillite «à coup sûr», croit-il.

Des répercussions importantes dans le monde du casino

En France, la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics du 1er janvier 2008 n’est certainement pas étrangère à la baisse de fréquentation des casinos.

Les conséquences sont spectaculaires : le groupe Partouche a enregistré un bilan négatif sans précédent au cours de l’année dernière le déficit s’élève à 4 millions d’euros alors que l’année 2007 présentait un bénéfice de 24 millions d’euros. Le casino de Capbreton dans les Landes (40) doit licencier 6 de ses 43 employés pour, selon le directeur de l’établissement Bernard Gasquy, « pérenniser et sauvegarder l’entreprise ». Le Produit Brut des Jeux (PBJ) n’était plus suffisant pour assurer les salaires des employés. A ce propos, il est à noter que le PBJ a enregistré une baisse de 8.4 % pour l’année 2008.

Partouche souligne une hausse de 11% élevant le Produit Brut des jeux à 16 millions d’euros au cours de l’an dernier. Néanmoins, le revers de la médaille fait que le Texas Hold’em nécessite une hausse des charges. Alors quand il faut l’alléger, certaines mesures sont à prendre.

Par exemple, à Capbreton on envisage de retirer une table dédiée au Texas Hold’em. La direction souhaite aussi baisser le nombre de machines à sous et proposer des contrats saisonniers en attendant des jours meilleurs. Partouche a déjà mis en œuvre cette stratégie : baisse des horaires d’ouverture et activité uniquement saisonnière pour certains de ses employés, comme à Port-Bacarès, dans les Pyrénées-Orientales. D’autres conséquences négatives sont à prévoir ailleurs, notamment à cause de l’interdiction des jeux payants aux Etats-Unis sur Internet. Les pertes liées à cette interdiction sont estimées à plus de 50 milliards de dollars dans les 10 années à venir.

Mais le poker en ligne tire son épingle du jeu

Le groupe Partouche s’oriente désormais dans le développement de plus en plus conséquent de son site de jeu en ligne payant ce qui semble être une stratégie payante. Pour preuve, Pacific Poker a connu un bénéfice 21% pour l’an dernier et les premiers chiffres concernant le premier trimestre 2009 sont déjà très intéressants.

Quant à la salle de poker en ligne Everest poker, elle ne ressent pas la crise puisqu’elle enregistre une hausse des bénéfices de 14% soit 44,4 millions d’euros de bénéfice. Au total le groupe GigaMedia propriétaire d’Everest a enregistré un chiffre d’affaire en 2008 de 104,5 millions d’euros pour le poker soit une hausse de 17%.

Autre exemple : la structure du groupe suédois Unibet présent en Suède, en Angleterre et à Malte via le logiciel Microgaming affiche une progression fulgurante de 52 %. Et ce, même si la crise a fait chuter le taux de change de la livre sterling et par conséquent, a fait baisser le bénéfice de 2008, l’optimisme reste de rigueur chez son PDG Peter Nylander : selon lui, son entreprise n’a pas connu la crise.

Ainsi, un ralentissement de ce type dans un secteur en plein développement ne pourra qu’accentuer sa concentration et l’émergence de nouveaux géants, plus adaptés économiquement au nouveau marché. Paradoxalement, afin de pallier la crise économique qui a des répercussions dans l’univers des jeux, une des solutions pourrait consister à le libéraliser plus qu’il ne l’est aujourd’hui.